Les Bagnolaises, ou les Etrennes de M. le comte de Rivarol, présentées à son Excellence par une société de grands hommes

Lettres satiriques, singulières et des plus piquantes, contre Rivarol ; elles finissent toutes par une comparaison tirée de la cuisine, faisant allusion à l'état du père de Monsieur le Comte, qui était supposé tenir auberge au village de Bagnols, en Languedoc. Si la satire pouvait avoir un côté louable, je dirais des "Bagnolaises" que c'est un chef-d'oeuvre de malice : le trait y est d'autant plus perfide qu'on n'y remarque pas l'ombre d'une invective, pas le moindre mouvement de passion qui annonce une plume hostile ; le mielleux pamphlétaire y larde son homme, fin et dru, avec le plus grand sang-froid du monde. D'où vient donc qu'aucun bibliographe ne s'est occupé de cette rare et curieuse brochure, dont l'auteur n'a même pas été nommé par M. Barbier ? Elle est de Cérutti, l'ex-Jésuite, à qui l'apostasie n'éavait rien fait perdre de cet esprit vif, brillant et subtil qu'il prodigua inutilement pour la défense de sa robe, et qui fait quelquefois oublier le scandale de ses derniers écrits