Par la grande porte ou par le petit bout de la lorgnette, Edouard-Mélite Pelay prenait le pouls de la Normandie, en continu. Sa collection est une compilation normande et rouennaise qui réconcilie l’exceptionnel et le banal, à travers des pièces rares et des traces du quotidien.
Déformation professionnelle ? Quand un assureur de métier devient collectionneur par passion, il ne peut réfréner son irrépressible besoin d’expertiser. Pour mesurer la valeur d’un document, Edouard-Mélite Pelay (1842-1921), directeur de la compagnie d’assurance rouennaise l’Urbaine, ne se fiait pas qu’à son prix, sa rareté ou son opulente apparence. Il analysait aussi le témoignage qu’il délivrait sur son sujet de prédilection : la Normandie. C’est pourquoi, cette collection met sur un pied d’égalité manuscrits enluminés et éditions populaires. Edouard-Mélite Pelay ne fut pas de ces collectionneurs solitaires, amassant pour flatter leur ego. Bien au contraire, ce bibliophile accompli fut surtout un infatigable et philanthrope passeur. Il organisa de nombreux événements, publia une dizaine d’ouvrages et fonda la Société rouennaise des bibliophiles. Reine en son palais normand, la ville de Rouen tient le rôle-titre au sein de ses collections. Une prééminence renforcée en 1983, avec l’acquisition de 26 cartons complémentaires. A l’intérieur ? Une mine de documents iconographiques éphémères qui offrent un témoignage inestimable sur la vie à Rouen entre 1880 et 1920. Etiquettes de coton à broder, devis du XVIIIe siècle, tickets de transbordeurs, planches de timbres, supports publicitaires… L’Histoire en majuscules, s’écrit bien avec les minuscules détails du quotidien.
Précision : fonds non consultable à ce jour.