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Pour Darwin, la science adulte est nécessairement athée dès lors et tant qu'elle est la science. Qu'il ait soigneusement évité de proclamer un athéisme personnel ne doit pas dissimuler l'athéité nécessaire du rationalisme moniste qui gouverne son appréhension du monde vivant et la totalité de son oeuvre.

Cet essai va à l'encontre de la justification par le darwinisme des manifestations de la loi du plus fort que sont l'élitisme social, la domination de race, de classe ou de sexe, l'esclavagisme, etc. Il montre qu'en réalité, la civilisation, née de la sélection naturelle des instincts sociaux et de l'intelligence, promeut au contraire la protection des faibles à travers le droit et la morale.

Le parcours du naturaliste anglais est retracé : le personnage, ses origines, sa famille, les expériences qui ont déterminé l'orientation de ses recherches. L'homme est replacé en son temps et présenté dans son intimité, la réception de ses idées est évoquée, ainsi que les influences de ses travaux dans la littérature, les arts plastiques et l'architecture.

Renvoyant dos à dos les tenants de l'inné et de l'acquis et l'opposition entre nature et culture, le philosophe et linguiste amène à dépasser les vieilles constructions idéologiques sur les thèmes de la race et du sexe. Relisant Darwin et Lévi-Strauss, il revisite l'étroite intrication de la nature et de la culture chez tout être humain.