Atelier d’écriture à partir d’une des planches BD de François Ravard
Vendredi 20 septembre, notre médiateur aux pieds colorés a proposé un atelier d’écriture à partir d’une des planches BD de l’exposition consacrée à François Ravard, à Simone-de-Beauvoir.
Voici les textes :
Je vais te décrire les images d’une page de BD.
La 1° photo représente une maison de campagne, plutôt une petite ferme, il y a deux fenêtres, les volets sont fermés, c’est peut-être tôt le matin, les personnes dorment encore. La voiture est garée à côté de la maison, la mobylette est à côté d’un arbre sans doute assez vieux, il est un peu tordu.
Sous un abri en face de la maison, un tracteur des années 50, le chat est endormi sur son moteur. Deux poules cherchent à picorer en attendant le lancer du blé, quelques fleurs donnent un peu de gaité devant cette maison.
C’est à l’intérieur de la maison, cette pièce doit être le salon. Une personne est endormie sur le canapé, il fait chaud, il n’est pas très habillé ! La table a quelques bouteilles vides.
Une autre personne, je crois que c’est Léo, a dû accompagner l’endormi à fêter quelque chose. Il est plus vaillant, il se dirige vers une autre pièce.
Léo réfléchi, certainement devant la porte des WC, remonte ses lunettes, il est bien en chair, le nez un peu rouge. Je pense qu’il a aidé son copain à vider les bouteilles.
C’est bien ça, Léo entre dans les WC, tout en se grattant la fesse. Il a vraiment une carrure assez large, ses bras bien potelés un peu bronzés, il a la marque des manches.
Léo remet comme il faut le poisson sur la porte, marqué « occupé », il n’est pas souriant. Peut-être que son ventre le fait souffrir.
La porte des WC bien fermée, le poisson garde bien les locaux clos.
La campagne se réveille, les vaches se régalent, l’herbe est bien verte, et dans la maison, les deux personnages sont réveillés, sans doute en forme. Il y a des éclats de voix.
J’espère que je t’ai bien décrit les photos de cette planche de BD.
Jocelyne.
Nous nous trouvons dans une cour de ferme bien connue. La maison parait très sobre. Devant cette maison, il y a une voiture qui stationne. Au pied d’un arbre, il a aussi une mobylette bleue. Te rappelles-tu de l’époque des mobs bleues ?
Il y a aussi des parterres de fleurs. Face à la maison, deux poules se baladent. Sous un appentis stationne un tracteur sur lequel repose un chat avec une collerette. Près de l’appentis, cela ressemble à un bidon à lait, posé sous un arbre. Je crois qu’il y a un grand désordre dans cette ferme.
Nous entrons dans une pièce tamisée de bleu, un vrai capharnaüm. Il y a un désordre tel, que tous les meubles sont pêle-mêle. Un homme à moitié nu écroulé sur un canapé. Il y a des bouteilles et des verres par terre, sur une petite table devant la télé, sur la table de chevet et dans un coin devant la porte. Un gros bonhomme qui cherche je ne sais quoi, il n’a pas l’air de savoir où aller, en =lus, il est en tenue très légère.
Tout à coup, il s’arrête devant une porte, ajuste ses lunettes, il ne s’aperçoit même pas que nous sommes dans la pièce, il n’est pas clair.
Ouf, il trouve la porte des WC. En plus, il est en train de se gratter la fesse. Il a quand même l’idée de décrocher une petite pancarte fantaisie avec une inscription. C’est une petite pancarte que l’on accroche à l’extérieur de chaque pièce, c’est une fantaisie. Sur celle-ci est indiqué « WC ». Lorsque le WC est occupé, tu la retournes et il est inscrit « WC occupé ». Celle-ci est en forme de poisson.
Maintenant, nous sommes dans l’herbage de la ferme. Au-delà du pré, il y a une rangée d’arbres qui cachent la maison. Six vaches paissent tranquilles dans le pré, elles ne semblent pas entendre les fermiers rirent aux éclats.
Il va bien falloir qu’ils se rappellent que ce soir il y a la traite. Vu leur état, je ne sais pas si elle a eu lieu ce matin.
Je ne t’ai pas dit que ces deux phénomènes s’appellent Roger et Henri, très connus dans la région.
Gabrielle.
En balade, de bon matin, avec mon ami Gaston qui est aveugle de naissance, nous arrivons au bout du chemin qui aboutit à la maison de mon oncle Henri.
A notre gauche, il y a un abri avec un tracteur. Un chat, avec une collerette autour du cou, est endormi dessus.
Deux poules picorent devant le tracteur. A droite, une mobylette est installée devant un gros chêne, puis il y a des massifs de fleurs, et un gros pot au lait.
Cette maison est très arborée et parait assez grande. Une voiture est garée à droite de celle-ci. Cela ressemble à une ferme.
Nous y entrons, devant nous se trouve Henri qui a l’air pensif, car il se frotte l’aile du nez avec son index. Puis, allongé sur le canapé se trouve son frère qui a l’air de dormir, installé devant la télévision.
Deux bouteilles et de la nourriture sont posées sur la table du salon. Un fauteuil, une lampe, un pouf, ainsi que des cadres aux murs sont installés dans la pièce, et aussi des bottes.Voilà mon oncle Henri ! Un gros monsieur avec très peu de cheveux, des lunettes noires, en petite tenue, slip et tricot de peau. Il vient de se réveiller, il se dirige vers une porte où se trouve un insigne en forme de poisson désignant les WC et marqué « occupé ».
Puis, tout d’un coup, nous l’entendons chantonner. Il a l’air en forme et très gai ? me demande Gaston. Oui, en général, c’est un boute-en-train
On l’entend jusque dans le pré voisin. Il fait partager son enthousiasme aux vaches de la prairie avoisinante. C’est un beau paysage, un ciel clairvoyant, des vaches qui broutent dans le champ, et la voix de tonton qui surplombe tout cela.
Quel bonheur ! C’est cela la campagne !
Oui, se dit Gaston ! Tu m’as vraiment bien décrit ce merveilleux moment. J’avais l’impression d’avoir tout vu malgré ma cécité.
Alors, tant mieux ! Lui réponds-dis-je.
Bahdra.
Je vis dans cette maison avec mon fils mal voyant, il est 7 heures du matin, tout est calme. Quelques poules qui picorent, un chat qui dort sur le tracteur qui ne fonctionne plus, une mobylette mal rangée…
Heureusement, il y a la voiture, celle qui m’emmène en ville pour m’approvisionner, sans elle, je suis seul avec mon fils.
C’est pas pour autant que je la quitterai, il y a trop de bons souvenirs.
Doudou se lève et découvre son fils, étalé sur le canapé. Il va vers la sortie prendre l’air. La soirée a dû être bien arrosée. Ça se voit, avec sur la table de salon les bouteilles de bières.
Doudou réfléchi. Qu’est-ce que l’on a bu hier soir ! J’ai un mal de tête, et en plus, dans le miroir, je vois que sous l’œil, j’ai une blessure. J’espère que je ne suis pas tombé.
Je me dirige aux toilettes et là, une surprise, elles sont remplies de vomis. Je crois que nous avons vraiment fait la fête…
Je rentre dans les toilettes, et je tourne l’étiquette pour nettoyer. C’est l’horreur.
Je découvre, de la fenêtre des toilettes, un troupeau de vaches. Je ne comprends plus où je suis…
Marie-Claude.
Aujourd’hui, je t’emmène à la ferme de Monsieur Leroy, je vais te décrire le lieu et les faits.
Je gare ma voiture entre la maison et un pommier tout tordu. Les volets sont tous fermés car il fait très chaud. La cour est bien fleurie, il y a un parterre de fleurs dans un vieux pneu.
La mobylette d’Alain, le fils, est posée sur une petite clôture. Sous le hangar, le tracteur est rangé. Le chat s’est installé sur le moteur, il regarde les poules picorer. Les ballots de paille sont rangés.
On va rentrer doucement dans la maison car c’est l’heure de la sieste, indispensable aux fermiers.
Alain est endormi sur le canapé, il a dû boire quelques bières en regardant la télé. Le père sort du salon d’un pas décidé, il touche son nez, se dirige vers la salle de bain. Il est en slip et marcel. Il regarde attentivement, il s’est peut-être fait piquer par un moustique.
Il se gratte la cuisse gauche, clenche la porte des toilettes. Avant de s’installer, il retourne le petit panneau WC. Il ne veut pas être dérangé : WC occupé.
Nous allons attendre dehors, ils ne vont pas tarder à sortir, c’est l’heure de la traite. Les six vaches se sont regroupées près de la clôture.
Tout à coup, un grand cri « Aaaaahhh ! ». C’est le fils qui n’a pas envie de se lever, réveillé par son père.
Danièle.
Bonjour petite Mamie, comme tous les vendredis, je suis venue te raconter une histoire. Je suis passé à la bibliothèque prendre une BD.
C’est Joseph qui habite une petite fermette, il a un tracteur pour les champs et élève quelques poules. Devant la maisonnette, il y a des fleurs. Il possède une voiture, mais se sert plus souvent de sa mobylette pour se rendre au village.
Après avoir traie sa vache Marguerite, qui lui rapporte un peu de lait frais tous les jours, entouré d’arbres, il se repose sur son banc devant la fenêtre.
Son petit frère Jacob est venu lui rendre visite quelques jours. Après avoir bu et mangé, il s’est endormi devant la télé. Il avait chaud, il a ôté son pantalon et sa chemise pour faire la sieste. Joseph préfère sortir de la pièce, il a l’air d’être incommodé par une mauvaise odeur.
Joseph sort pour aller aux toilettes. Il se bouche la narine, et remonte ses lunettes. Lui aussi, a chaud, il ne porte qu’un slip et un marcel, il a ôté son polo. Il faut dire qu’il est costaud, avec ses petits bourrelets il n’a rien de séduisant, mais c’est un brave homme. Comme un bon paysan, il a le nez, les joues et les bras rouges.
Il pousse la porte des WC. Ha, quelque chose lui démange la fesse gauche. Il se gratte. A-t-il été piqué par un moustique ou une araignée dans la ferme ? A la campagne, ces petites bêtes rentrent facilement. Et il faut dire que Joseph est bien en chair, elles ont de la place pour piquer.
Comme beaucoup de personnes, Joseph aime bien être tranquille quand il va aux WC, et prend de la lecture pour y passer un bon moment. Pour ne pas être dérangé, il retourne le petit poisson dur la porte « occupé » !
Ce petit poisson est là pour que, si Jacob se réveille, il ne vienne pas le déranger pendant se petite pose, il attendra son tour. Mais apparemment, Jacob n’est pas très bien réveillé, et il pousse la porte des toilettes.
Joseph, qui s’était assoupi sur le siège, pousse un grand cri de peur en le voyant essayer de rentrer. Il a crié si fort que l’on aurait pu l’entendre de la maison d’à côté. Mais cela n’a pas empêché les vaches de continuer à brouter.
Mamie, je viendrai te raconter la suite la semaine prochaine.
Nadège.
Par ce beau dimanche de septembre, ma sœur Lydie, qui est aveugle, avait besoin de se changer les idées. Nous sommes donc allées chez Michel, à la ferme où nous passions nos vacances.
J’ai bien reconnu le site. J’ai expliqué à Lydie que pas grand-chose n’avait changé. Toujours le beau parterre de fleurs.
Le fils du fermier, Raynald, était présent. Sa mobylette était contre l’arbre. Nous sommes entrés, Michel, très heureux de nous voir, nous a expliqué que son deuxième fils Arnaud était devenu très fainéant, et maintenant plongé dans l’alcool, car dans la ferme il n’y avait plus beaucoup de travail, d’ailleurs le tracteur ne bougeait pas.
Il y avait bien la traite de quelques vaches, mais vu le prix du lait, c’était un peu la misère.
Michel, lui, en ce moment était certainement un peu souffrant. Il devait avoir une gastro, il allait souvent aux WC ou alors un problème de prostate.
Mais quand il ouvrit la porte, ça sentait mauvais. Il avait souvent le doigt sur le nez. Nous avons quand même passé un bon moment. Lydie a malgré tout bien suivit tous mes commentaires.
Nous avions apporté une belle tarte aux pommes, que nous avons dégustée ensemble et sommes repartis enchanté d’avoir pu partager quelques souvenirs du temps où nous venions avec nos parents pour camper à côté de la ferme de Michel.
Nous jouions avec les poules et le coq, qui à l’époque, ne gênait personne avec son chant. Sacré Maurice !
Françoise.
Il fait jour, on est loin de la ville, il y a un poulailler dehors et près de lui, un tracteur et un chat posé sur le tracteur, qui a l’air de dormir. A quelques mètres d’où les poules mangent, un coin jardin. Bien, ce n’est qu’un coin où des fleurs poussent, et en faisant deux pas, un grand arbre gigantesque recouvre une mobylette. Une voiture, assez d’occasion, est garée devant la maison.
Cette maison est attachée à un garage fermé, où l’on peut voir une masse de pneus. Cette maison est entourée de beaucoup d’arbres. Tu peux te situer comme si c’était une ferme.
Dans la deuxième image, on découvre deux individus. Un garçon maigre, allongé sur le canapé, qui dort depuis des heures entières, comme s’il n’avait pas dormi depuis plusieurs semaines et s’était affaibli par le travail. Ou tu peux imaginer qu’il faisait la grève de la faim. Gaspard est dans le living-room. D’après l’image, on distingue plusieurs bières vides sur la table basse, donc ce que je viens de te dire est faux. Il a bu, et s’est endormi par l’alcool. Un autre sort d’une des chambres, vêtu d’un tee-shirt et juste un slip, il a l’air tracassé.
Dans la troisième image, le gros monsieur en marcel et lunettes, avec son gros nez rouge et son doigt à côté de son nez, est comme concentré sur une idée fixe ou un problème particulier sur une femme. On ne voit que lui en gros plan, il est arrêté sur une pièce, comme s’il n’était pas certain d’où aller.
Dans la quatrième image, il se dirige vers les toilettes. Sur la porte des toilettes, il y a accroché un petit poisson en bois, indiquant « WC occupé ». Ce gros monsieur aux lunettes noir se gratte la cuisse gauche juste avant d’ouvrir la porte des toilettes, signe assez significatif : « que vais-je faire ? » doit-il se dire dans sa tête.
Cinquième image. Le gros monsieur entre dans les toilettes et ressort en retournant le petit poisson comme quoi c’est occupé. Il a le visage pas très content, peut-être qu’il a dormi, et le sommeil ne lui a pas donné réflexion sur ce qu’il devait faire de sa femme. C’est pour cela qu’il va aux WC. On peut supposer qu’il s’assoit et fait pipi, ou tout simplement qu’il reste assis et réfléchit.
Dans la sixième image, je te rassure, il fait toujours jour. Les vaches broutent l’herbe sur le champ, car comme je te l’ai dit, on est vraiment dans une grande ferme, et au-dessus de la maison, il y a un grand « ahhhh » comme un cri. A ton avis, qui a poussé ce grand cri de peur ? Gaspard ou bien le monsieur des toilettes ?
Carina
Après-midi lecture chez ma voisine Suzette, malvoyante, à qui je fais je lecture chaque jour de ses BD préférées.
C’est l’été, le jour commence à peine à se lever. A la ferme, le calme règne. Seules les poules sont levées et picorent de ci-de là sur le chemin, en attendant l’heure habituelle du grain. Les volets sont encore clos.
Alphonse a garé le tracteur devant le hangar et le chat de la ferme trône sur le moteur. Sa voiture est stationnée près de la maison et la mobylette avec les sacoches en cuir de Raoul se trouve sous le châtaigner. De l’autre côté de cet arbre, un bosquet de rhododendron de grande taille explose de couleur rouge. Le long du mur de la maison siègent de magnifiques hortensias roses et la rotonde au centre de la cour est fleurie de géraniums rouges.
Dans la pénombre bleutée de l’intérieur, on distingue le mobilier rustique. Alphonse est déjà levé, alors que, Raoul, en slip, torse nu, dort, profondément affalé sur le canapé, juste en face de la TV. Il a encore bu plus que de raison vu les bouteilles de bières et autres qui jonchent la table et le sol du salon. Les bottes sont restées près du canapé.
Alphonse, lunettes imposantes rectangulaires de couleur noire, est vêtu d’un marcel, bien top serré et trop court pour sa corpulence, à tel point que son gros ventre est apparent. Alphonse se dirige vers la fenêtre en tenant ses lunettes, qu’il vient de poser sur sonnez pour jeter un œil à l’extérieur. Pendant quelques instants, il regarde dans la cour, réajustant ses lunettes. Le soleil filtrant à travers les carreaux éclaire son visage.
Puis, il se dirige vers les toilettes en se grattant la fesse gauche. Il se ravise, ressort et tourne le poisson en bois qui se trouve sur la porte de manière à indiquer à Raoul que le WC est occupé.
Pendant ce temps, les vaches noires et blanches sont en train de brouter tranquillement dans le pré voisin. Celle au premier plan porte à son oreille une étiquette sur laquelle figure le n° 3514. Le vert du pré est très cru et les arbres au loin sont d’un vert plus soutenu.
A présent, que se passe-t-il dans la maison pour que quelqu’un cri AAHHHH ?
Catherine.